Danielle Collobert’s Survie

By | 1 February 2016

Survie

je partant voix sans réponse articuler parfois les mots
que silence réponse à autre oreille jamais
si à muet le monde pas de bruit
fonce dans le bleu cosmos
plus question que voyage vertical
je partant glissure à l’horizon
tout pareil tout mortel à partir du je
à toutes jambes fuyant l’horizon
enfin n’entendre que musique dans les cris
assez assez
exit
entrer né sur débris à peine reconnu le terrain
émergé de vase salée le fœtus sorti d’égout
plexus solaire rongé angoisse diffusant poumons souffle haletant


serré le cou par la corde réveil
tremblement réveil
brûlé consumé bonze
crève corps
hors des mains caresses
loin des lèvres bu
souvenir du corps
laissant aller présent l’instant survie
sans savoir sur quoi ouvrir l’énergie à l’imaginaire répondu
balbutiements à peine aux déchirures
les cris du bord des plaies non suffit
plongé noir dans le bain de sang
à travailler ses veines pour mots
je parole s’ouvrir bouche ouverte dire je vis à qui


balancé au chaos sans armure
survivra ou non résistance aux coups la durée longue de vie
je parti l’exploration du gouffre
tâtonnant contre jour
déjà menottes aux mains les stigmates aux poignets
aux pieds les fers les chaînes
la distance d’un pas l’unité de mesure
je raclant mon sol avec ça
traîne le bruit dans l’espace
en premier sur la bande-son du prométhée
le vautour dans la gorge
à coups au sang rabattu sans fin vers le silence
au milieu du front le plat désert futur
derrière caché peut-être le corps à s’agglomérer


petite cellule vivante à tête chercheuse
allant voulant désespérément coller son suc quelque part
la bonté aux muqueuses l’attente aux orifices
la fête muette première de vie
engloutie sous la lave coulée collante parole mur entre lequel
rien à faire pour sortir les sons au-delà juste la mort
tirer des nerfs pour remonter le son les lèvres plus haut
l’os crâne retenti
étranglement suraigu tenir au-delà juste la mort
on non sourire du sourire à vide dans reflets à noir visage éteint
à peine lumière de vue lointaine
parti pour les sept jours d’enfer circulaire
création supplices et repos inclus
sommeil de pleine terre et rêves inclus


dont le soleil parfois musique sur grand ciel d’ouvert
à plat dos l’écarté
l’écartelé probable à plaisir tirant sur la lancée du supportable
de ce côté-là d’assez profond l’écrit sur corps
je gravant du sablonneux l’instant effacé
pousser la fièvre aux lèvres résonnantes le gong
on rhombe bourdonnant fuyant la tête
ou tambours de survie
ou sec désert poussière bombes
et toujours léchant les flammes le corps de peur
je d’insecte vivant cloué au mur
cherchant vivant à souffrance plus
se la rêvant même nocturne
en vue du définitif


je temps de quoi
l’étalement
vague roulée à regard
inlassablement du je liquide repéré rouge
fragments imperceptibles à petit œil du temps vision nulle
sur l’espace jamais plus d’un grand champ
le reste ouvert au vogueur les visions célestes
sucer des phrases nourriture sans dents
je broyeur sons syllabes magma secousses telluriques
ou gagné par le raz de marée perdu pied dans sous-sol syntaxe
jours de passion
lumière des veines qui vient
en surface l’articulation
je dit ardent énergie le cri ou comme brûle jamais dit

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