PEN Melbourne’s Translation and Linguistic Rights Committee (TLRC) recently commissioned Jacques Rancourt, French poet, translator and director of the Paris-based Festival franco-anglais de poésie, to translate a collection of poems by Melbourne poet Alex Skovron. Skovron and Rancourt discussed and read their work via Skype at the recent IFLIT/Light in Winter Festival. PEN Melbourne plans to publish the poems early in 2013. Presented here are two of these translations.
The work of the TLRC primarily focuses on issues of translation and linguistic rights and their effect on readers and writers across the globe. This includes access to literature at a most basic level. Concurrently to this access, PEN places great emphasis on the role that literary translation can play in enabling cultural exchange. – Elaine Lewis, PEN Melbourne
TACHES SOLAIRES
Les gens ont rempli les espaces ouverts de la ville,
ils se tiennent épaule contre épaule, s’attendant à tout.
La plate-forme au-dessus de la Place est vide.
Une sensation de malaise caresse les têtes nues,
leurs couronnes de cheveux s’amenuisent dans la brise ;
regardez ces journaux enroulés, ces foulards qui tressautent.
Le bourdonnement devient chuchotement, le chuchotement
délivre son secret, le secret
est trahi, se répand comme une épidémie ;
en dehors de la ville, ils construisent une pyramide de livres.
GALATÉE
Le pire c’est quand il me traîne dans son lit la nuit :
Sa chair molle et moite, son tâtonnement en sueur,
Ces intrusions flasques. Pourtant, ses yeux me hantent.
« Oh, serre-moi, serre-moi ! » supplie-t-il pathétiquement,
Bien qu’il connaisse ma paralysie – tout ce que je peux faire
C’est de fixer sans ciller le plafond de pierre.
Ensuite, il me caresse toujours amoureusement,
Polissant ma cuisse avec une guirlande de tissus,
Puis s’efface dans un ronflement. J’écarte les couvertures
Et me tiens sous la pluie. Me tiens là à imaginer la peau.