Men Stink of Far Cities: Translations from Jean Mariotti’s ‘Sans Titre’

By and | 1 February 2013

Born in Farino, New Caledonia, in 1901, Jean Mariotti became that island’s foremost author of poetry, novels … and one children’s book, Les contes de Poindi (his only published English translation). Much of his adult life was spent in Paris, but he often returned to his island home for years at a time. Please read Le roi Nickel: Jean Mariotti en Nouvelle-Calédonie, a terrific account of his life and work by Eddy Banaré (in French only).

After searching far, wide and wider – including many queries to the now-defunct Association pour l’édition des œuvres de Jean Mariotti – I am happy to report that these English translations by Catherine Rey from Mariotti’s collection, Sans Titre, are the first known ever to be published in print or online.


(sans titre)

      Les étoiles
Ont craché un soleil pâle

      Le monde tourne

Et la boue monte humide
Comme un crachat de lépreux

      C’est l’aube d’un beau jour


Elegie

      La ville
Crève comme une croûte molle
Globuleuse et rouge
A la surface de la nuit

      C’est un beau chancre

Et que la crasse fleurit bien
Au coin des mur de pierre

      Il faut vingt balayeurs
Pour faire oublier la présense
      D’un homme

      Ils sont ici
Des millions d’hommes
Et quelques balayeurs seulement

Et comme c’est laborieusement sordide

L’homme pue superbement de partout
      Et son remugle
      Est tenace

            Ici
Ils sont trois millions à puer
      Dans de petites cages

            Aussi
Est-ce une grande ville


(sans titre)

      Les mots n’ont pour bercer
      Qu’un charme doux et vague
Plus cher d’être changeant imprécise et sonore
      Et muet et multiple
      Et immobile
      Et vain

      Les mots n’ont pour bercer
      Qu’un charme vain et doux
            Que rien
Ne force d’être réellement sonore
Autrement et ailleurs
      Qu’un le cerveau qui les vit éclore
            Tout parés
            Du halo
            De genèse
            D’où
Naissants ils sortirent

Alors que peut-être – nous disons-nous –
            Ils n’étaient
            Pas encore vains


Soir

      Fragile
La lumière fuyante
Tisse d’agiles toiles
Qu’un rayon
      Chaud encore
Colore d’argile rouge

Dans l’air rien ne bouge

Pâles les premières étoiles
      Scintillent

Loin des villes

This entry was posted in TRANSLATIONS and tagged , . Bookmark the permalink.

Related work: